Le chant du loup
DIRECTOR : Antonin Baudry
PRODUCTION : Trésor Films
VFX SUPERVISOR : Pierre Buffin, Geoffrey Niquet
VFX PRODUCER : justine Paynat-Sautivet, Julien Cimino
MAKING OF : Angèle Buffin
NUMBER OF SHOTS : 326
Production notes
Intro
Le Chant du Loup est un film se déroulant dans l’univers des sous-marins nucléaires francais.
L'intervention majeure de BUF a été la création de sous-marins CG et leurs interactions en milieu subaquatique.
Du fait de leur caractère confidentiel et protégé par le secret défense, la création de ces bateaux a demandé pas mal d’interprétation. La forme des hélices est par exemple tenue totalement secrète.
Les plans de la première partie du film s’inscrivent dans une démarche réaliste. Les sous marins sont a faible surface, en méditerranée. Dans la seconde partie en revanche les bateaux sont censés se trouver à grande profondeur dans l'atlantique. Dans ces conditions du fait de faible luminosité on ne devrait rien voir. Il a fallu trouver des solutions graphiques pour combiner lisibilité de l'action et crédibilité de l'environnement le tout dans une cohérence d’ingénierie technique chère au réalisateur, Antonin Baudry.
Sous-marins full 3D (42 plans)
L’intrigue du Chant du Loup a nécessité la modélisation de trois sous-marins différents, basée sur des sous-marins réellement utilisés par la Marine ; le Titane (un SNA de classe rubis), l’Effroyable (un SNLE de la classe triomphant) et le Timour (un SNLE classe delta IV) -ce dernier étant la reproduction d’un sous-marin nucléaire russe ennemi. Nous sommes tout d’abord passés par une phase de tests qui s’est étalée sur plusieurs mois avant de trouver la forme finale pour chacun des trois.
Le premier enjeu a été de les rendre différentiables pour le public, tout en respectant leurs caractéristiques respectives. Pour cela on a ajoute une colorisation sur les coques, On a pris également certaines libertés sur certains éléments sous la ligne de flottaison qui sont de toute façon très peut documenté et donc peut reconnaissable pour le public (trappe des torpilles, hélice). On a enfin joué sur les niveaux d'usure, le Titane est très patiné alors que l'effroyable, plus moderne ne l'est pas du tout.
Le deuxième enjeu qui s’est posé pour BUF a été de déterminer à chaque étape de l’intrigue la profondeur à laquelle se trouve le sous-marin, ce qui détermine à la fois les interactions avec la surface (caustiques, rayons lumineux), la création des fonds marins, ainsi que le niveau de visibilité de l’espace alentour.
Un sous-marin pouvant descendre jusqu’à 300m de profondeur et se déplacer à 70km/h, cela aurait impliqué que dans la plupart des plans de la deuxième moitié du film, l’intrigue se déroule dans la nuit noire.
Le suspense étant un enjeu majeur de ce film, de même que la compréhension spatiale de l’action, il a rapidement été décidé avec le réalisateur et Pierre Cottereau (son chef opérateur) que la luminosité serait accentuée et ressemblerait d’avantage a une scène nocturne sous un ciel de pleine lune afin de permettre la meilleure expérience possible du film.
D’autre part, la connaissance par le réalisateur des nouveaux media de diffusion et sa volonté d’y associer son film a également joué en ce sens pour permettre au Chant du Loup d’avoir la plus large exploitation possible, dans des conditions visuelles optimales.
Prologue (61 plans)
La séquence du prologue est une scène d’action qui implique un hélicoptère syrien prenant en chasse le sous-marin Titane, le localisant par sonar en le forçant à remonter à la surface avant de l’engager militairement.
Cette séquence a été fabriquée en plusieurs parties. Le sous-marin a été filmé à part, puis avec différents hélicoptères. L’un des premiers enjeu a été de définir le look de l’hélicoptère syrien. Nous sommes parti de plusieurs modèles d’hélicoptères existants (un French Caiman, un MIG et un Lynx), en y ajoutant des accessoires militaires comme les lances grenades sous les ailes et les mitraillettes à l’avant. Il fallait rendre cet hélicoptère inquiétant, mais nous ne pouvions pas le rendre trop sombre en terme de couleur car il fallait qu’il se distingue facilement de la mer. Antonin était très intéressé par l’aspect « vieux vaisseau spatial » que l’on trouve dans Star Wars ; avec de la peinture abîmée par le temps, des impacts sur la coque, des traces d’usure.
Les personnages qui doivent se battre sur le kiosque ont été filmés sur une structure à l’échelle de celle du sous-marin mais posée sur le sol, avec un fond vert derrière. Il a ensuite fallu les ré-intégrer sur le sous-marin dans tous les axes de caméra utilisés, en faisant très attention à la lumière sur eux ainsi que sur la mer en arrière plan, pour rendre l’ensemble cohérent.
Nous avons aussi ajouté une impression de tangage de l’horizon dans certains plans pour accentuer la dangerosité de la scène. Selon le montage, certains plans comportent aussi des CG doubles des comédiens, lorsque l’axe de prise de vue ne permettait pas d’utiliser les images réelles tournées.
Nous avons ensuite ajouté tous les impacts de balles, ainsi que l’explosion de l’hélicoptère travaillée à partir du déplacement de l’hélicoptère de tournage, lui-même remplacé par l’hélicoptère final que nous avons fait exploser.
Piscine (26 plans)
Pour les plans d’Omar Sy se trouvant hors du sous-marin et tentant de rallier l’autre sous-marin par la nage, il a été filmé dans une piscine lors des actions marquantes pendant lesquelles il était essentiel de le voir en gros plan.
Il a donc été filmé dans une piscine au fond assez sombre sur lequel nous avons disposé des trackeurs afin de pouvoir par la suite intégrer un fond marin à la place. Pour la plupart des plans, il a aussi fallu effacer les câbles par lesquels l’acteur était attaché.
En fonction de la profondeur à laquelle se trouvait l’acteur en terme d’intrigue, nous avons dû traiter les bulles différemment afin qu’elles ne soient pas aussi cristallines que dans la piscine lorsque le personnage est au fond de la mer.
Sur certains plans, les projecteurs utilisés dans la piscine se reflétaient dans le masque du comédien lorsqu’il tournait tête et révélait donc le dispositif, nous l’avons alors camouflé lorsque c’était nécessaire.
Renforts sfx (62 plans)
Des renforts sfx ont été nécessaires dans plusieurs séquences pour trois éléments différents : le feu, la fumée, et l’eau.
Pour le feu, l’équipe caméra avait disposé sur le plateau des guirlandes électriques à led pour identifier les endroits précis sur lesquels nous devions placer les flammes. L’équipe sfx du tournage a également filmé des éléments du décor en feu sur fond vert avec différentes intensités, dont nous nous sommes servis pour recréer quelque chose de réaliste.
Les enjeux de ces plans ont été à la fois de conserver une cohérence géographique entre les flammes dans cet espace exiguë qu’est l’intérieur d’un sous-marin ; mais aussi de créer un crescendo dramatique.
La fumée est utilisée en parallèle des flammes dans le sous-marin opposé et entraîne la mort du personnage de Grandchamp (Reda Kateb). Le réalisateur Antonin Baudry était très attaché à la vraisemblance de l’action et il nous a fallu déterminer un point de départ pour la fuite de gaz, qui donne ensuite l’origine du départ de la fumée. De la même manière dans les plans suivants nous avons imaginé le chemin qu’empruntait cette fumée pour que l’on sente se refermer le piège sur les personnages.
La matière de la fumée devait être à la fois suffisamment opaque pour annoncer visuellement la mort à venir du personnage de Grandchamp, et nous devions gérer le crescendo de telle manière que lors du dernier gros plan sur Reda Kateb, nous soyons encore en mesure de bien distinguer ses traits sans gêner l’émotion de la scène.
Le même problème s’est posé de façon plus importante encore dans la scène de sauvetage de Chanteraide par Alfost (Matthieu Kassovitz), laquelle s’achèvera par la mort de ce dernier sous un rideau d’eau.
De l’eau avait déjà été utilisée sur le tournage et nous devions la renforcer ; ainsi que trouver une façon poétique de la faire emporter le personnage d’Alfost.
Le principal enjeu était de rendre l’eau factice aussi réelle que celle ayant été utilisée sur le plateau. Chaque interaction avec l’un des deux personnages se révélait compliquée. Il a aussi fallu imaginer plusieurs couches d’arrière plan afin que, quel que soit l’axe, nous ayons toujours l’impression que l’eau envahissait le sous-marin.
Pour le dernier plan sur le personnage d’Alfost, l’eau devait être arrivée à son volume maximal et ne laisser aucun doute quant à son sort. Mais le réalisateur ne voulait pas qu’un rideau d’eau masque son visage, et que nous perdions de vue son regard et son désœuvrement.
Brest (9 plans)
C'est le seul moment ou l'on voit les deux sous marins ensemble. Le Terrifiant avait été filmé a Brest (lieu de l'action) mais le Titane lui a été filmé a Toulon. Nous avons ré-integré les deux bateaux dans les plans en trichant un peu la taille du Terrifiant afin de compenser des problématiques de marée, de le rendre plus impressionnant et de bien marquer la différence en les deux bâtiments.
Ecrans (19 plans)
Dans ce film le contenu des écrans a été filmé en direct a l’exception du grand mur d'image dans le centre de contrôle. Pour ces plans nous avons créé le contenu et nous l'avons incrusté.
Vfx divers (98 plans)
Lorsque la sentinelle syrienne surveille l’horizon, nous avons intégré un avion qui passe dans le ciel.
Pour donner l’impression d’être en pleine mer, nous avons effacé la côte sur plusieurs plans, dans le plan avec la sentinelle syrienne, lorsque Chanteraide (François Civil) et Alfost (Matthieu Kassovitz) sont hélitreuillés, pour le plan final, etc...
Les accessoires militaires reconstruits en 3D (sonar, bouées DICASS)...